La controverse sur la interdiction d’immatriculation des voitures à moteur à combustion interne à partir de 2035. Nous sommes maintenant à l’affrontement entre la France et l’Allemagne, le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire s’en prenant lourdement au blocus imposé par Berlin à l’interdiction voulue par la Commission européenne. « Nous avons cinq à dix ans de retard sur la Chine en matière de voitures électriques », a-t-il déclaré. Le Maire sur la radio France Info, soulignant à quel point ce « stop to stop » empêche de donner des indications précises aux constructeurs automobiles français quant à la transition vers la mobilité électrique. « D’un point de vue économique c’est contradictoire, d’un point de vue industriel c’est dangereux, ce n’est pas dans notre intérêt national, ce n’est pas dans l’intérêt de nos producteurs nationaux et, surtout, ce n’est pas dans l’intérêt de la planète »dit Le Maire.
Des propos qui répondent directement à la prise de position du ministre allemand des Transports Volker Wissing qui ont insisté sur l’utilisation de carburants de synthèse, au cœur de l’hypothèse qui a conduit la semaine dernière à reporter le vote à 2035. Ces carburants sont considérés comme climatiquement neutres si l’énergie nécessaire à leur production et à leurs composants est générée à partir de sources renouvelables. Pour Wissing, il s’agit d’une « question de politique industrielle », étant donné que l’Allemagne est un expert mondial de la technologie des voitures à moteur à combustion et que le pays ne doit pas renoncer à ce savoir-faire.
« L’industrie automobile a besoin de toute urgence d’une sécurité de planification pour l’électromobilité afin de pouvoir y orienter ses investissements »a déclaré le président du Conseil allemand des experts économiques à im journal, Monica Schnitzer. « Nous avons besoin d’une position claire de l’UE ».