En mai, de nombreuses voitures sur la grille ont perdu leur peau, décrivant une tendance commune. Certains ingénieurs ne cessent de répéter que la carrosserie joue un rôle marginal dans les performances, mais il est clair pour tous que différentes équipes mettent simultanément à jour les bas et les ventres, comme si l’un ne pouvait pas transcender les autres. Le fonds reste l’élément central dans les performances, générant une charge par effet de sol, mais la carrosserie contribue indirectement à améliorer ses performances. Les ventres structurent les flux sur les côtés du fond et véhiculent l’air à haute énergie vers le diffuseur, contribuant à tirer le meilleur parti de l’aérodynamisme de l’effet de sol.
Par ailleurs, il ne faut pas négliger que les progrès dans l’efficacité de l’apprêt ouvrent de nouvelles voies à explorer avec la carrosserie, rendant des formes et des solutions avec des pots qui étaient jusqu’alors contre-productives valorisantes. Le développement des deux domaines va de pair, vu depuis Monaco avec Mercedes, Ferrari et Aston Martin. Au Canada également, Williams a fesses et ventres profondément renouvelésbien qu’avec des objectifs différents de la compétition de haut niveau.
Le fond
L’objectif des récentes mises à jour pour Ferrari et Mercedes est avant tout de prendre une autre direction de développement, à la recherche d’un meilleur équilibre et comportement de la voiture, sans trouver davantage de performances immédiates. Williams, au contraire, souligne augmenter la charge verticale de son FW45. La voiture a pu se battre pour les points en début d’année, grâce également à une équipe très active dans l’expérimentation de réglages, trouvant à chaque fois le moyen de maximiser son potentiel. Cependant, à mesure que le développement de la compétition s’intensifiait, Williams glissa de plus en plus à l’arrière. Les mises à jour du Canada visent à ramener l’écurie Grove dans le peloton.
Le changement le plus important est le fond entièrement remodelé en géométries 3D, de la section d’entrée du canal venturi jusqu’au diffuseur arrière. Malheureusement pour le spectateur, les principales innovations sont cachées sous la voiture. Les seuls changements visibles à l’extérieur se concentrent dans la partie arrière du bas, dans la liaison entre la rampe du diffuseur et la partie inférieure de la carrosserie, là où convergent les ventres battus.
De la vue arrière, il brille également à travers une silhouette différente de l’orateur. Williams affirme également avoir modifié les appendices aérodynamiques externes aux blocs roues, près des conduits de refroidissement des freins arrière. Et c’est justement de ce cliché que ressort toute l’interaction entre l’aérodynamique supérieure et inférieure de la monoplace. Le fond et le diffuseur jouent un rôle central, mais la direction et l’énergie des flux véhiculés par la carrosserie dans la zone de la boîte de vitesses influencent le processus d’extraction de l’air du diffuseur lui-même et avec lui l’exploitation de l’effet de sol.
Carrosserie
La tendance à augmenter la profondeur des canaux creusés dans la partie supérieure des ventres se poursuit, récemment soulignée par Alpine d’abord et Aston Martin ensuite. Williams accentue également la pente des toboggans pour mieux véhiculer l’air dans la zone de la boîte de vitesses, en renvoyant les flux dans l’environnement derrière le diffuseur. Le remodelage de la carrosserie indique également un important travail de repositionnement des radiateurs et des composants internes en général.
Toujours dans la partie inférieure, à la fin des ventres plats, l’équipe Grove a repensé le carénage externe des bras de suspension arrière. Ce qui a surtout changé, ce sont les points d’attache à la boîte de vitesses, désormais bien visibles à l’extérieur du capot.
Le capot est le dernier macro-composant à être mis à jour sur la Williams de Montréal. En haut il s’ouvre une nouvelle petite grille de refroidissement, évacuant l’air chaud extrait du radiateur central situé en haut du moteur. Intéressant à cet égard est l’explication fournie par l’équipe dans les documents publiés. En augmentant l’air extrait du radiateur central, il est possible d’obtenir un meilleur équilibre du système de refroidissement dans son ensemble, composé de différents circuits interconnectés, se transférant de la chaleur les uns aux autres.
De cette façon, un refroidissement accru au sommet de la hotte aide à réduire le besoin d’extraire la chaleur ailleurs. Les grilles latérales et inférieures apparaissent réduites, au profit du nettoyage de surface et l’efficacité aérodynamique. De plus, l’évent terminal à l’arrière du capot est considérablement plus petit que celui utilisé en Espagne, mais une piste, comme Montréal, moins sévère en raison de la surchauffe, pourrait y contribuer.
Soutenir les adaptations
L’ensemble de mises à jour du Canada est complété par de petites modifications dans le domaine des rétroviseurs et des appendices sur la tête du Halo. Cependant, Williams a également été actif dans le développement des courses précédentes, introduisant d’importantes adaptations à Monaco. En Principauté, la FW45 a couru avec un nouvel aileron arrière et une aile poutre haute charge, étrangement mono-profil. Cependant, il ne s’agissait pas d’un ensemble d’innovations spécifiques pour Monte Carlo, car Williams les a également réutilisées à Barcelone, signe d’une voiture désormais généralement mieux équipée pour les pistes à forte charge.
Avec l’arrivée de la saison estivale, l’écurie Grove commence à pousser sur le développement. Tout malgré lacunes majeures du système mis en évidence par le directeur d’équipe James Vowles, qui introduisent des inefficacités et allongent les délais de livraison des mises à jour. Cependant, Williams essaie de ne pas prendre de retard sur la concurrence et le paquet de mises à jour introduit au Canada rappelle la conversion en ventres de pot qui a commencé sur la même piste il y a un an. L’objectif est de se remettre dans la lutte pour les points, alors que les véritables améliorations nécessaires pour faire évoluer la grille sont celles prévues dans les coulisses de l’infrastructure.